Monsieur Le Mancq, responsable du Cabinet Paysages de l’Ouest, est
chargé par la municipalité d’élaborer et de présenter le PADD, qui expose les
grandes orientations du futur Plan Local d’Urbanisme (PLU).
Le PADD proposé est élaboré suivant trois paramètres :
- L’augmentation de la population (6.000 habitants prévus en 2030)
- La densification de l’habitat pour moins consommer d’espace (pour respecter la loi «Allure»)
- La réalisation du projet de port
Inscrire le projet de port dans un Projet d’Aménagement et de
Développement Durable est une ineptie compte tenu de l’impact environnemental
qu’un tel projet engendrerait. Ces contraintes environnementales ont été mises
en avant lors de l’enquête publique. Ce n’est pas en déplaçant le bassin que le
milieu naturel sera préservé, que les risques de submersion marine seront
atténués ou encore que l’érosion ne sera pas amplifiée...
A Brétignolles, le document de référence en matière d’urbanisme est le
Plan d’Occupation des Sols (POS) de 1998. Le projet de PADD de la municipalité
veut notamment gommer la coupure d’urbanisation de la Normandelière
clairement identifiée dans le POS de 1998 en respect de la loi littoral.
Une coupure d’urbanisation est une respiration dans le paysage pour
limiter l’urbanisation continue en front de mer et ainsi donner tout son sens à
notre identité brétignollaise : «La mer à la campagne». Cette zone
naturelle préservée nous permet aujourd’hui de voir la mer depuis la route départementale
qui relie Brétignolles à Brem. Ces espaces sont de plus en plus rares, ce qui
les rend d’autant plus précieux.
L’objectif final, non avoué par la municipalité, est bien évidemment
de rendre constructible cette zone agricole naturelle pour réaliser, d’une
part, le projet de port, mais aussi des aménagements secondaires qui effaceront
définitivement toute trace de « campagne et de nature » au sein de cet
espace naturel préservé.
Monsieur Le Mancq, tout comme Monsieur le Maire, considèrent que
«la loi littoral a beaucoup évolué » et que les bâtiments de la
Normandelière (école de voile, poste de secours, plan d’eau) constituent
désormais une zone «artificialisée» qui rendrait caduque la coupure
d’urbanisation du POS de 1998.
On semble oublier que ces aménagements ont été réalisés en 1990, soit
8 ans avant l’élaboration et la validation du POS par les services de l’Etat...
Ces infrastructures étaient présentes et prises en compte lorsque les services
de l’Etat ont identifié en 1998 la coupure d’urbanisation à la Normandelière
conformément aux prescriptions de la loi littoral et validé le POS. Pour la
majorité municipale, tout serait une question «d’interprétation»...
Nous nous étonnons enfin que ce PADD n’intègre pas une perspective
économique. Compte tenu du vieillissement de la population, de la crise
économique, de la baisse des retraites, comment la commune évoluera-t-elle d’ici
vingt ans? Quels seront les moteurs de l’économie locale, quels seront les
services nécessaires? Quelles seront les infrastructures à mettre en place au
niveau des transports et du réseau routier?
Pour nous, le débat est loin d’être clos, voilà pourquoi nous vous
invitons à assister à la réunion publique qui aura lieu le 9 juillet à 18h30 à
la Salle des Fêtes de Brétignolles.
